Discussion et conclusion

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  • Discussion
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Discussion

Relative au sujet

Le trampoline étant un outil nouveau (mis sur le marché dans les années 30) peu d’études scientifiques ont été réalisées. Je n’ai donc pas réussi à trouver beaucoup d’ouvrages scientifiques à ce sujet. Personnellement, ainsi que les professionnels et fabricants de trampoline pensons qu’il est très intéressant pour le contrôle de l’équilibre. J’espère que des scientifiques arriveront à le démontrer ultérieurement.

Suite à des soucis pratiques, je n’ai pas réussi à rassembler assez d’enfants afin d’effectuer ce travail de manière plus expérimentale. Cependant, j’ai réussi à observer différents changements chez les enfants ayant participés à cette étude. C’est pourquoi je pense qu’il serait intéressant d’effectuer un travail semblable avec plus d’enfants et sur plus de séances.

Relative à la pratique

Les outils de rééducation de cette étude ne sont qu’une infime partie de ceux que l’on pourrait utiliser en kinésithérapie. Ceux-ci ont été choisis pour une question pratique, ils étaient facilement accessibles à l’école. Il serait intéressant d’effectuer des études semblables mais avec plus d’outils différents. Une classification de ces outils serait peut être alors réalisable selon les buts, les moyens et la population ciblée.

Le trampoline utilisé pour cette étude est de petite taille, il ne permettait pas de réaliser beaucoup d’exercices. Il serait intéressant d’utiliser un trampoline de plus grand diamètre, afin de pouvoir faire des exercices sous forme de jeux. Ainsi, plusieurs enfants pourraient aller sur le trampoline en même temps, permettant un échange amical tout en travaillant leur équilibre.
Depuis peu, aux USA, un nouveau trampoline, le « Healthbounce » , a été inventé par G. Nissen, l’inventeur du trampoline moderne. Il est utilisé pour le développement de l’équilibre, la capacité aérobie, la motricité et la force musculaire. Il peut être utilisé avec des patients souffrants de handicaps multiples, des patients en fauteuil roulant, en gériatrie, en pédiatrie (autisme, hyperactivité, handicap mental, difficultés motrices,…), en psychiatrie et en cardiologie. Ce trampoline a de nombreux arceaux permettant une sécurité, une stabilité et une liberté pour l’impulsion du saut. Malheureusement, ce trampoline a usage thérapeutique n’a pas encore fait l’objet d’études scientifiques.

Ce trampoline me semble très intéressant d’une manière générale car il permet de laisser un enfant sauter librement, sans mettre en jeu sa sécurité. Je pense que ce type de trampoline serait utile avec des enfants atteints de trisomie 21 mais encore plus avec des enfants ayant de plus gros troubles moteurs tels que les enfants infirmes moteurs cérébraux.

Pour l’application pratique, quatre à cinq enfants étaient présents mais seulement deux sont repris dans cette étude. J’ai voulu faire partager cette activité avec la plupart des enfants trisomiques âgés de 7 à 11 ans de l’école. Cela a créé une dynamique de groupe, permettant ainsi d’évaluer leur capacité à se respecter entre eux, à imiter, à montrer sa fierté et à accepter d’attendre. Il aurait été trop long de détailler les résultats des cinq enfants, c’est pourquoi j’ai choisi les deux enfants les plus souvent présents.

Je n’ai pas réussi à trouver de test d’équilibre approprié aux enfants atteints de trisomie 21. Il faudrait un test qui soit adapté aux enfants et prenant en compte leur handicap mental et leurs troubles associés. J’ai donc réalisé une grille d’évaluation combinant des modalités d’équilibre (par exemple l’appui unipodal), de coordination (par exemple le saut en unipodal bref sur le trampoline) et psychologiques (grille de comportement) qui me semblaient importantes à évaluer. Les modalités choisies sont très subjectives, rendant les tests très peu fiables. En effet, pour pouvoir tirer des conclusions sur une population donnée, il faut que les grilles d’évaluation soient fiables et valides. La validité d’une grille permet d’avoir des résultats objectifs et facilement interprétables.

La première séance est une « séance témoin », on comparera les autres séances à celle-ci. C’est lors de cette séance que les enfants ont découvert les outils de rééducation, différents de ceux habituellement rencontrés depuis leur plus jeune âge dans les salles de rééducation.

Avant chaque séance j’allais chercher les enfants dans leurs classes respectives, j’ai pu remarquer qu’à partir de la seconde séance les enfants me reconnaissaient. Lorsque j’entrais dans leur classe, ils me regardaient avec un grand sourire et étaient prêts à se lever pour prendre leur manteau. J’ai l’impression que très vite, ils ont fait le lien entre ma présence et les séances de rééducation, je n’avais pas besoin de leur expliquer ce que nous allions faire. Ils étaient très enthousiastes à l’idée de venir faire les exercices, ce qui laisse supposer qu’ils étaient assez ludiques. De même, cela montre que ces activités les motivaient, ils prenaient beaucoup de plaisir à participer aux séances. Cela est très important avec les enfants atteints de trisomie 21 car ils sont souvent hypotoniques.

Relative aux résultats

Par manque de temps, je ne suis pas parvenue à utiliser tous les outils à chaque séance. En effet, les exercices avec le ballon de Bobath et la planche basculante ont été réalisés trois fois, ceux avec les demi bûches et au sol deux fois, tandis que ceux sur le trampoline quatre fois. Les résultats ne sont donc pas équitables, il parait difficile de les comparer entre eux. Cependant pour chaque outil, j’ai pu observer des améliorations ou déficits d’une séance à l’autre.

Il semblerait que les exercices au sol ne les intéressent peu voire pas. L’amélioration de l’équilibre est moindre selon les exercices, cependant on peut observer que ceux dont la surface d’appui au sol est diminuée (unipodal, pointe des pieds) sont très difficiles pour ces enfants. Les exercices statiques et dynamiques ont des résultats proches, ne permettant pas de savoir lequel serait le plus recommandé.

Il semblerait qu’ils apprécient beaucoup les exercices sur le trampoline. On peut observer que pour la plupart des exercices les oscillations d’avant en arrière et de gauche à droite ont diminué et la coordination s’est améliorée. Cela laisse penser que le trampoline permettrait d’améliorer le maintien postural, ainsi que les adaptations aux déséquilibres.

Les exercices sur le gros ballon de Bobath semblent être appréciés mais ceux-ci les angoissent beaucoup. Ces angoisses peuvent être causées par l’instabilité et la hauteur du ballon qui les mettrait ainsi dans un climat d’inconfort et d’insécurité. On peut observer une légère amélioration de l’équilibre mais les oscillations d’avant en arrière restent importantes.

Ils semblent apprécier les exercices sur les demi bûches même si ceux-ci les angoissent un peu. On peut observer une légère amélioration de l’équilibre. Les demi bûches comme outils de rééducation me semblent insuffisant. Il serait alors intéressant d’effectuer les exercices sur demi bûches dans un parcours d’obstacles (Comme par exemple en les associant avec des cerceaux, des carrés en mousse, des coussins,…) afin de varier les tailles et surfaces sur lesquelles les enfants marcheraient.

Il semblerait que les exercices sur la planche basculante intéressent peu et angoissent légèrement les enfants atteints de trisomie 21. On peut observer une légère amélioration de l’équilibre, mais surtout du positionnement des pieds sur la planche. Comme les demi bûches, il serait intéressant d’effectuer ces exercices dans un parcours d’obstacles.

Les résultats pour le contrôle de l’équilibre sont très positifs. En effet, chaque outil a amené une amélioration. Le trampoline a le plus d’exercices pour lesquels on observe un bénéfice.
Cependant, on peut remarquer que les enfants avaient un nombre d’exercices plus important sur celui-ci. Il faudrait pour avoir des résultats comparables le même nombre d’exercices et les mêmes consignes, au moins pour le sol et le trampoline. Ainsi, la notion de surface instable pourra être mise en évidence plus objectivement.

Ces ateliers avaient pour but principal d’améliorer l’équilibre, mais je me suis rendue compte tout au long de cette étude qu’ils amélioraient bien plus. Les programmes individuels d’apprentissage de l’école ont été retrouvés dans les résultats notamment le schéma corporel, l’image de soi, le respect des autres, la socialisation et la confiance en soi.

CONCLUSION

Au cours de cette étude, on peut observer que le comportement des enfants a changé, ils sont plus souriants, plus obéissants et semblent moins angoissés. De même, les enfants ont mémorisé les exercices et dans certains cas leur ordre chronologique ce qui laisse penser que ces « ateliers » peuvent avoir un rôle dans la mémorisation et l’apprentissage.

Cette étude ne permet pas de dire si le trampoline améliore plus l’équilibre que les autres outils de rééducation.  Mais elle permet de montrer l’importance de la prise en charge ludique des troubles de l’équilibre chez les enfants atteints de trisomie 21.

Les enfants atteints de trisomie 21 ont des troubles de l’équilibre de différents degrés, afin de les aider à avoir le plus d’autonomie possible, il est important de les traiter. Ces enfants, comme beaucoup d’autres enfants qui côtoient les salles de kinésithérapie dès le plus jeune âge, ont besoin d’une rééducation ludique. Le trampoline, le ballon de Bobath, la planche basculante et les demi bûches sont des outils permettant d’améliorer l’équilibre tout en s’amusant. Les exercices sur ces outils peuvent être variés selon l’enfant et son degré d’handicap.

Les enfants atteints de trisomie 21 ont des difficultés d’attention et de comportement, il faut alors sans cesse les motiver et les encourager. Ces outils plaisent beaucoup à ces enfants, ainsi le besoin de motivation s’atténue et les exercices peuvent être réalisés plus longtemps permettant ainsi une meilleure rééducation.

Je conclurai par une citation pertinente de Hubert de Coligny :
« Pourquoi un chromosome de plus le ferait-il apparaître aux yeux des hommes comme ayant quelque chose en moins ? »

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